Un milliard d'abeilles

Sons & abeilles : L'ouïe, un sens particulier

Rédigé par Black Bee | Aug 8, 2024 6:00:00 AM

 

D'abord, les abeilles n’ont pas d’oreilles, elles n'entendent donc pas les sons. Par contre, leur système auditif capte les vibrations et les bruissements : on parle donc d’un « sens vibratoire » puisqu’il leur permet de communiquer et de détecter de l’information au moyen des vibrations qu’elles émettent et reçoivent.

Elles communiquent entre elles grâce à des vibrations poétiquement baptisées "danses", grâce auxquelles elles indiquent à leurs congénères la direction et la distance des sources de nourriture. Les vibrations permettent aussi des décisions de groupe, comme le choix d’un nouvel emplacement pour installer la colonie.

 

L'impact du bruit sur les abeilles est un vrai sujet et les perturbations constatées sur la santé des essaims exposés à des contextes particulièrement bruyants (chantiers, travaux, festivals, etc.) interpellent quant aux déséquilibres engendrés pour l’ensemble de la faune sauvage. Les insectes sont en effet sensibles aux vibrations sonores et peuvent être perturbés par les niveaux élevés de bruit anthropique.

L’impact direct de ces nuisances sur le comportement des abeilles revêt différents aspects :

🔴 Le bruit excessif interfère avec leurs communications essentielles, perturbant ainsi leur capacité à trouver de la nourriture et à coordonner les activités au sein de la ruche.

🔴 Le bruit des activités humaines telles que le trafic routier ou les machines agricoles modifie le comportement des abeilles : effets sur la fréquence des visites aux fleurs, sur la collecte du pollen et du nectar ainsi que sur la capacité des abeilles à se défendre contre les prédateurs.

🔴 Comme la plupart des espèces animales, les abeilles ont besoin de repos et le bruit nocturne diminue sa durée et sa qualité. Le manque de sommeil provoque un contrecoup comportemental et physiologique : accroissement du temps consacré au repos le lendemain, diminution des performances, perturbations.

🔴 Le bruit constant crée un stress chronique qui affaiblit leur système immunitaire, augmentant ainsi leur vulnérabilité aux maladies et aux parasites.

❗ La perturbation des populations d'abeilles en raison du bruit a des répercussions écologiques plus larges, affectant la pollinisation des plantes et donc la biodiversité des écosystèmes.

Bien que la recherche sur l'impact spécifique du bruit sur les abeilles soit encore en cours, il est clair que réduire les niveaux de bruit dans les zones où ces insectes sont actifs est un sujet à prendre en compte pour les aider à faire face aux enjeux climatiques qui les fragilisent de plus en plus.

 

Idées écologiques pour limiter le bruit

Utilisation de machines silencieuses : Opter pour des équipements agricoles, de jardinage ou de construction moins bruyants. l'utilisation de tondeuses à gazon électriques ou solaires, qui produisent des niveaux sonores d'environ 60 à 70 dB(A), peut réduire le bruit de 20 à 30 dB(A) par rapport aux tondeuses à essence traditionnelles qui peuvent atteindre 90 dB(A)

Planter des écrans végétaux :  Installer des haies d'arbres, de buissons ou de plantes épaisses autour des zones sensibles pour réduire la propagation du son. Les haies épaisses de 1,5 à 2 mètres de large peuvent réduire les niveaux sonores de 10 à 15 dB(A)

Isolation acoustiqueUtiliser des matériaux isolants autour des zones bruyantes pour réduire la transmission du son: La laine de roche ou les panneaux composites peut réduire le bruit de 20 à 30 dB(A)

Sensibilisation : Sensibiliser sur l'importance de réduire le bruit pour la conservation des abeilles et d'autres pollinisateurs, notamment lors des promenades dans la nature ou lors de visites de ruchers, est essentiel. Y compris lors d’événements culturels ponctuels (festivals, etc.).

 

La bioacoustique végétale

est une discipline émergente qui étudie les sons émis par les plantes et leur capacité à percevoir et réagir aux sons de leur environnement.

Les fleurs entendent et émettent des sons pour améliorer leur pollinisation. Certaines fleurs exposées aux sons d’abeilles et à des fréquences basses ont vu leur nectar devenir plus sucré (de 12 % à 20 % de concentration en sucre en trois minutes).

Un grand nombre de fleurs ont une forme concave ou de coupe ce qui permet de mieux percevoir les sons et même de les amplifier. Ces fleurs auraient des capteurs de fréquence sensibles aux ailes d’abeilles, capables de dissocier ces sons des fréquences émises par le vent.

Source : https://www.geo.fr/animaux/les-fleurs-entendent-et-emettent-des-sons-pour-ameliorer-leur-pollinisation-194270

NOEHMI est un dispositif qui collecte des données directement auprès des abeilles et permet de suivre ainsi leur santé et leur bien-être. Grâce à ces données issues du vivant, nous pouvons comprendre l’impact de leurs environnements, y compris sonores, sur la vitalité de la colonie, et ainsi identifier et travailler sur les nuisances qui les affectent afin de préserver leur environnement. Cela est au service de l’ensemble de la faune sauvage qui vit sur ce territoire et de l’ensemble de la biodiversité associée.

𝘗𝘰𝘶𝘳 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘥'𝘪𝘯𝘧𝘰𝘳𝘮𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴, 𝘤𝘰𝘯𝘵𝘢𝘤𝘵𝘦𝘻-𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘢̀ 𝘭'𝘢𝘥𝘳𝘦𝘴𝘴𝘦 𝘴𝘶𝘪𝘷𝘢𝘯𝘵𝘦 : 𝘣𝘭𝘢𝘤𝘬𝘣𝘦𝘦@𝘵𝘦𝘤𝘩4𝘨𝘢𝘪𝘢.𝘤𝘰𝘮